Récit de mon premier 10 km en compétition


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Récit de mon premier 10 km en compétition

Participer à sa première course, c'est un cap important dans la vie d'un coureur. Pour moi c'était une compétition locale sur une distance de 10 kilomètres, un pur bonheur. Voici le récit de ma première compétition running, les 10 km de Ruitz. 3 2 1 partez !


Lorsque je me suis décidé à relever le défi d'une première course de 10km, cela ne faisait que quelques mois que je m'étais mis à courir de manière régulière. En effet, c'est à l'occasion de mon 40ème anniversaire que je me suis mis en tête de tenter la grande aventure running. Certes, je ne partais pas totalement de 0 côté endurance. Depuis 1 an je m'étais mis à l'aviron indoor, bref au rameur. Cette activité sportive m'a permis de me remettre au sport progressivement et de tenir une bonne condition physique. C'est en tout cas ce que je me suis dit quand à l'issue de mes premières séances de jogging je faisais de bonnes performances.

Autour de moi on commençait à me dire : “ben alors qu'est-ce que tu attends pour faire ta première course ?”. Encouragé de la sorte, ni une, ni deux, la date du 16 octobre était entourée sur mon agenda, mon objectif pour un premier 10km ambitieux mais pas trop : terminer la course des 10 km de Ruitz avec un temps de moins de 50 minutes.

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Ma première course de 10km les 10 km de Ruitz 2016

A quelques semaines de l'épreuve, je me suis posé la question : est-ce que je décide de suivre un plan d'entraînement 10km ? Ma réponse est vite arrivée, c'était non ! Pour cette 1ère compétition, je savais que je pouvais tenir la distance de 10 bornes, mon objectif était de passer sous les 50 minutes, je décidais de continuer à m'entraîner comme d'habitude à la sensation. Advienne que pourra !

A une semaine de l'épreuve, ma nature d'homme stressé a commencé à faire surface. Vais-je faire bonne figure lors de la course ? Est-ce que je vais réussir mon départ ? Est-ce que je vais savoir gérer mon allure de course ? Que vais-je manger la veille ? Est-ce que je vais éviter la blessure ? Pour me rassurer, mon réflexe a été d'enfiler mes runnings et de partir tester le parcours. Deux boucles de 5km dans un village nature et se terminant par la fameuse Renardière, une côte de plusieurs centaines de mètres dans les bois. Bilan de cette répétition à J-7, le parcours est assez technique, mais je le boucle en exactement 49 minutes et 6 secondes. Me voilà rassuré, je sais que je suis capable de le faire. Ma seule interrogation, vais-je parvenir à renouveler la perf le D-Day.

La veille du top départ, direction Décathlon pour retirer mon premier dossard. Les participants sont venus en nombre, il y a de la concurrence. Vais-je éviter le numéro 69 ? Ouf, on m'a attribué le 190, c'est parfait. Retour at home, je prépare ma tenue running en prenant soin de vérifier que je dispose bien de 4 épingles. Ben oui, le dossard il faut bien le fixer. Petite anecdote, côté nutrition course à pied, j'ai fait tout l'inverse de ce qu'il faut. C'est un bon Mc Donald's avec deux sandwichs qui ont fait mon repas de veille d'épreuve.

Le Jour J est “enfin” arrivé ! Réveil deux bonnes heures avant le “pan” de départ, un bon petit déj m'attend, j'en profite pour m'hydrater. Après une bonne nuit de sommeil, mes sensations sont plutôt bonnes, je suis pressé de me rendre sur les lieux de la compet' locale.
Par chance, j'habite à un kilomètre de la ligne de départ, j'en profite pour m'y rendre en courant, rythme endurance fondamentale, parfait pour un bref échauffement. La météo est un peu fraîche, mais au moins la pluie ne s'est pas invitée. Pas si mal pour un automne dans le Pas de Calais. Du coup, je décide d'opter pour la tenue running tee-shirt, short et New Balance aux pieds, bref du basic. A une demi-heure du départ, je croise de nombreux participants, l'épreuve des 5 km se termine sous mes yeux, les concurrents défilent le visage rouge, la sueur sur le front et le souffle court. Apparemment cette fameuse renardière fait mal.

Au haut-parleur, l'animateur de la course annonce une participation record pour cette édition avec plus de 750 participants dont près de 400 pour la distance reine, les 10 kilomètres de Ruitz. Le décompte est annoncé, top départ dans un quart d'heure, je me hisse dans le sas de départ, je croise des têtes familières. Oui, des amis qui se sont aussi inscrits, des proches venus pour m'encourager. Bref, ça fait chaud au coeur et ça fait plaisir d'être en terrain connu.

Départ moins 3 minutes ! Autour de moi, des athlètes affûtés s'échauffent, l'excitation de la course commence à galvaniser certains participants, j'appréhende le départ. Je me place dans le premier tiers des participants, environ quinze mètres de la ligne de départ. Comme le dirait un certain chanteur : “ah qu'est-ce qu'on est serré”. Dans 30 secondes verdict, je décide de programmer ma montre cardio pour suivre en temps réel mon allure de course.

Top départ ! Pan, sans que je m'y attende le départ est donné, c'est pire que ce que je pensais, ça joue grave des coudes, je suis poussé par le concurrent de derrière. Bon ben le ton est donné, la foule encourage les participants, y a plus qu'à. Je me mets en tête de ne pas partir trop vite afin d'éviter de me cramer. Résolution bien vite oubliée, tant le public et l'ambiance de la course me boostent. Dans les premières centaines de mètres, je me surprends même à doubler plusieurs participants sans doute partis en surrégime.



Kilomètres 1 et 2 :
Me voilà parti, le cordon des participants est encore assez compact, mais après 500 mètres, voilà qu'il s'étire. Je jette un oeil sur ma Garmin Forerunner 235, elle affiche une allure à 3'49” au km, oups, je vais vraiment très vite. Certes ce début de parcours est en descente, mais je décide de ralentir un peu. Derrière moi, j'entends deux concurrents discuter tranquille, comme s'ils prenaient l'apéro. Ma montre sonne, annonce 1km, j'ai mis 4 minutes et 8 secondes pour le boucler. Mes deux compères se saluent et l'un dit, bon, allez bonne course et me dépasse en trombe. Pas sûr que je l'aperçoive à nouveau, sauf sur la ligne d'arrivée.
En pleine forme le souffle au rendez-vous, j'oublie ma montre, je décide de courir à la sensation. Le second kilomètre défile à vitesse grand V, l'ambiance est au rendez-vous, j'adore. Je termine le 2000 mètres en 8'22”.

Kilomètres 3 et 4 :
Le stress du départ est bien loin, je suis fier de moi, je suis bien rentré dans la course, la seule interrogation, est-ce que cela va perdurer. Me voilà en train de courir mon 3ème kilomètres, les choses sérieuses commencent, c'est un long faux plat d'un km qui se profile. Le rythme de course baisse un peu, je suis dans le bon wagon. Comment je le sais ? Personne ne me double et je ne dépasse quasiment personne. Le premier tiers de la course est avalé, j'appréhende le km 4, mais bien moins que le 5ème. Le dénivelé se fait plus présent, mais pas insurmontable, je refuse de baisser l'allure, je sens que mon petit coeur commence à battre la chamade, les cuisses montrent quelques signes de fatigue, mais rien de bien méchant. Des enfants applaudissent et nous encouragent, on garde la motivation, courir est un plaisir, je garde le sourire aux lèvres. Respectivement je parviens à courir les kilomètres 3 et 4 en 4 minutes et 37 secondes chacun, vraiment pas mal.

Mi course le fatidique 5ème kilomètre !
Voilà que j'y suis, et pas moyen d'y échapper, des spectateurs se font nombreux sur les côtés du sentier, la fatidique Renardière s'annonce, cette côte sinueuse et accidentée c'est pour maintenant. Autour de moi, j'entends quelques participants s'encourager mutuellement, certains émettent des respirations à la Rocky, un autre dit “go, c'est now or never”, ça me fait rire.
A 50 mètres un photographe spécialiste des courses running immortalise chaque passage des participants. Perso, j'affiche une belle détermination, je sais que cette portion de course se joue au mental. Le passage se rétrécit, il faut presque jouer des coudes pour se faire une place. Je ralentis la cadence, mais j'allonge mes foulées. J'en profite pour doubler quelques concurrents à l'arrache. J'avoue je dois forcer, ça fait mal, mais c'est bon pour le moral de dépasser. Ca passe ou ça casse, à 100 mètres le dénivelé atteint un degré impressionnant, des participants sont obligés de marcher. Je ne lâche absolument rien, pas moyen je cours.
Yes, je suis en haut, virage à 90°, des amis me saluent et arborent un pouce en l'air. Me voilà sur du plat, ma montre annonce la mi-course, mais je ne préfère pas m'y référer. Ce 5ème kilomètre, je l'ai parcouru en 5'02”, je suis bluffé. A mi-chemin, beau bilan mon chrono annonce 22 minutes et 38 secondes, ce que j'ignore totalement lors de l'épreuve.

Kilomètres 6 et 7 :
La deuxième boucle entamée, je récupère un verre d'eau à la menthe que me tend une bénévole, pas moyen de boire une gorgée sans en mettre partout sur moi. Bilan, j'ai perdu quelques secondes et j'ai les mains qui collent. Je me dis la prochaine fois tu prévois un petit bidon d'eau pour s'hydrater en course. A ce moment de la compétition, je me surprends, le souffle revient vite et les 2km suivants passent à vive allure. Un petit garçon tend sa main, je check et il m'annonce tu es 100ème ! Waouh, si c'est vrai, je suis aux anges. A 20 mètres je fixe un autre participant qui depuis quelques temps est dans mon rythme, je décide d'en faire mon lièvre. Lui, pas moyen je le garde en ligne de mire. Commence alors une course poursuite dont il ignore l'existence. Toujours le sourire aux lèvres, le plaisir au rendez-vous je termine les km 6 et 7 à respectivement à 4'26” et 4'44”.

Kilomètres 8 et 9 :
Tous les km de petits panneaux annoncent la distance, je me dis que le plus gros est derrière, mais certainement pas le plus facile. Et c'est vrai, si je suis dans le rouge côté fréquence cardiaque, mon souffle ne me joue pas de tour, par contre mes jambes commencent à faiblir. Je me dis alors, qu'il faudra travailler le renforcement musculaire, mais je sais aussi que c'est ce très cher acide lactique qui se manifeste.
Le 8ème kilomètre en faux plat se termine en 4'50”, c'est vraiment bien, voilà le 9ème kilomètres et ses difficultés qui s'annoncent. Mais je suis agréablement surpris, la course me galvanise, je sais que tout est bientôt terminé. Je souhaite profiter un maximum de ce moment privilégié, photo avec le sourire au photographe pour ce 2ème passage ! Me voilà au pied de la Renardière second acte.

A un kilomètre de l'arrivée :
C'est là que l'on reconnaît les coureurs motivés. Le macadam laisse place à ce petit sentier terreux et caillouteux de la Renardière de Ruitz. Mon finish partner est toujours à quelques foulées devant, je me fixe pour objectif final et secret de la doubler sur la ligne d'arrivée. C'est alors qu'un jeunot de 25 ans, maillot du RC Lens sur les épaules, le casque audio vissé sur les oreilles se place à mon niveau, je suis sans doute son lièvre.
J'y crois pas, il veut qu'on se tirent la bourre l'un - l'autre. C'est tout du moins ce que son regard narquois indique. Pas de soucis mon gaillard, j'en fais une affaire perso (lol). Ce “gamin”, vu de mes 40 ans sonnants et trébuchants, me fait complètement oublier que ma FCMax est largement atteinte. Petit bonus, je lui prends une petite dizaine de mètres dans la montée de la Renardière, je ne suis pas peu fier.

Du coup, me voilà arrivé à hauteur de mon lièvre et il ne reste que 300 mètres avant la ligne d'arrivée. Je fais ce que je peux pour reprendre mon souffle et je mets de côté mes douleurs aux cuisses. La voilà, la ligne d'arrivée est à vue à quelques 150 mètres avec une jolie descente. J'accélère, je m'aperçois que mon concurrent ne tient plus la route, je vais parvenir à atteindre mon objectif. Mais, qu'est-ce que j'entends, des pas se rapprochent à grandes vitesses, je jette un oeil par dessus mon épaule, c'est mon petit jeunot en sang et or et qui déboule à une allure de dingue. Pas moyen, j'accélère à fond, je sprint, je donne tout (28,4km/h), mais il me grille à moins d'un mètre de la finish line, je désactive le chrono de ma montre cardio. Aucune rancoeur, une main tendue et des congratulations sur la ligne d'arrivée. Mes amis, franchir la ligne d'arrivée est un bonheur, je suis conquis. Je consulte ma montre, oh surprise, c'est énorme j'ai parcouru mon premier 10km en compétition en 46 minutes et 51 secondes.

A l'arrivée, je retire mon dossard 190, je serre les mains de mes compagnons de course, des amis me félicitent, je suis complètement ravis, je n'ai qu'une envie remettre ça. J'assiste à la remise des prix, les meilleurs reçoivent une coupe, des primes, tous les autres participants un superbe tee-shirt running aux couleurs de l'évènement, un joli cadeau. Le tableau officiel fait son apparition, je suis classé 111ème sur 374. Pour une première course de 10 kilomètres je suis pleinement satisfait du résultat et j'en garde de précieux souvenirs.
Mon nouvel objectif, battre ce temps pour la prochaine édition et participer à d'autres courses de 10 km, voire un semi marathon.

Merci aux organisateurs, aux nombreux bénévoles pour cette course qui depuis 1990 permet à des centaines de coureurs et fans de running de tous âges de courir dans une bonne ambiance et dans un village charmant. Montée de la Renardière de Ruitz à bientôt.
Auteur : Jeremy



 
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