Récit des Foulées du Bruaysis du 7 avril 2018
Les Foulées du Bruaysis, c'est une course 100% urbaine qui comprend 2 boucles similaires à peu de choses près. Le départ est donné Quartier des Alouettes (ça ne parle qu'aux locaux sorry) et qui se termine dans l'enceinte mythique du Stade-Parc et sa fameuse piste d'athlétisme. Je n'ai jamais parcouru l'épreuve, mais il est annoncé comme roulant. Tout du moins, c'est ce que le site web annonce. Mes amis du Running' Group, venus aussi en nombre pour fouler l'asphalte dans la bonne ambiance me disent que c'est tout en faux plat avec une petite côte à 1km de la fin de la boucle. On est quand même loin des
10km de Ruitz ou du
Trail des Mingeux de Maguettes.
Je plante le décor, 7 avril 19h, je me rapproche de la ligne de départ, diverses discussions prennent vie avec mes frères et soeurs de course. C'est toujours un plaisir de partager sa passion. Certains avancent leurs objectifs chronométriques ambitieux, d'autres me narguent de leur jeune âge en affichant des performances que je n'atteindrai jamais (si si on peut dire jamais).
Plus que quelques minutes avant que le bitume ne soit frapper par plus de 700 pieds. Oui, plus de 370 coureurs sont au départ du 10k. Côté météo, pas de pluie !! Mais c'est ciel gris de rigueur dans le ciel du Pas-de-Calais, il fait assez lourd, mais grand soleil dans nos coeurs.
Je regarde ma montre, on me tape sur l'épaule, c'est un copain qui arrive et m'informe qu'il souhaite s'aligner sur mon rythme. Pas de pression particulière, ce n'est pas pour moi une course objectif, mais j'ai en tête de courir à 4,30/km pour franchir la ligne d'arrivée trois quarts d'heure plus tard. Banco (expression des années 80 que seuls les plus de 30 peuvent connaître) ! Pas de soucis Steph. Ni une, ni deux, le départ est lancé sans que je ne m'en aperçoive.
Montre gps enclenchée, c'est parti pour 10km de course plaisir et un peu de souffrance je le sais d'avance.
Tee-shirt Run For Fun jaune fluo sur les épaules (oui je ne passe pas inaperçu), je m'élance dans une forêt de jambes. Mon compagnon de course se faufile à mes côtés, comme toujours il faut slalomer entre ceux qui changent de direction, ceux qui souhaitent doubler ou qui se sont placés tout devant avec pour objectif de courir à 10km/h. Un tri sélectif de sportif qui se traduit par l'allongement du peloton durant les premiers hectomètres. Cris de joie, d'excitation émanent des coureurs, la jovialité est de rigueur.
Coup d'oeil sur la Garmin, je suis pile poil dans le tempo, je boucle le premier kilomètre en 4 minutes 31, je décide de conserver ce rythme, mon acolyte est toujours dans ma foulée. Le second 1000m commence par la sortie du jardin public qui jouxte le stade-parc, ici encore les runne(euse)rs jouent un peu des coudes pour se frayer un chemin. Nous sommes sur un léger faux plat en ligne droite et que l'on ne soupçonne pas (11 de D+). Oui, mais pas mon chrono qui accuse 7 secondes de retard. Sans m'en rendre compte j'ai baissé l'allure, pourtant je dépasse régulièrement des concurrents, je dois être plus vigilant. Steph continue de me suivre de près, son souffle se fait tout de même plus présent.
Le kilomètre 3 s'annonce plus plat, d'ailleurs 9m de D-, je me réinstalle au dessus des 13km/h. J'ai toujours le sourire, parait que ça aide. Les spectateurs sont là, les enfants sur le bord des chaussées main tendue pour un check que j'honore régulièrement volontier, m'autorisant au passage quelques écarts de trajectoires. 3000m sonnent, 4mn25 enregistrés au km n°3. Je me sens à l'aise, je ne m'autorise pourtant pas de forcer le “talent”, je conserve mon train-train. Le parcours se poursuit dans des rues moins passantes de la ville. La 4ème borne se termine, tout comme la compagnie de Steph qui le palpitant sans doute trop élevé, se désolidarise de ma foulée. 4 minutes 28, bien vu la croisière continue.
La voilà, la rue Raoul Briquet et sa
petite côte qui pique un peu, je décide de ralentir un peu pour m'assurer une bonne relance en haut de la bosse et passer sous le portique de départ en bonne condition. Cela me réussit, je devance plusieurs nouveaux coureurs qui accusent le coup, je termine la première boucle en 22 minutes 30. Rien à dire, c'est parfait, 4,30 de moyenne, un vrai métronome, belle
gestion de l'allure en course à pied.
Des applaudissements, des appareils photos, les encouragements des copains sur mon passage, j'aime trop cette ambiance. J'attaque tout de même la seconde boucle des questions en tête. Je me sens vraiment pas mal, aurai-je dû choisir une allure plus ambitieuse dès le départ. Pourtant je ne cesse de gagner des places au classement, vais-je le payer en fin de course, suis-je parti trop vite. Je ne pense pas, mais ce n'est pas le cas de ce coureur d'1m90 qui frappe violemment une barrière beuglant à tue-tête, un sanglot dans la voie : “merde je le savais, je suis parti trop vite”. Moment de solitude, quand tu nous tiens !. Je le double, je me souviens, il s'était placé aux avant-postes avec je suppose de belles prétentions chronométrique, c'est loupé pour lui.
Kilomètre 6, 13m de D+, je limite les dégâts en 4,33, je fanfaronne, je rends le sourire aux photographes (merci Mika et Fifou), je salue les amis en déviant de ma course. Au final, mes bêtises me coûtent six secondes au 7ème kilomètre.
Côté cardio, je suis stable, les jambes sont là, mais il fait assez lourd, peu d'air, je n'ai rien pris au ravito du km 5, je le regrette un peu. C'est vrai, je suis moins guilleret, mais je conserve ma foulée, on verra ensuite, d'ailleurs le km 8 se termine dans les temps.
Reste 2000m, pas question de lâcher les chevaux, revoici la fameuse rue Raoul Briquet que j'aborde plus doucement qu'au premier passage, mon objectif finir le dernier kilo plus rapidement. Dans la côte j'entends “bon courage c'est la dernière bute”, je remercie le signaleur bénévole de ses encouragements. J'ai perdu 10 secondes tout de même lors de cet avant dernier kilomètre 4,40.
1000m, 1000 applaudissements, les supporters sont là, les amis me motivent régulièrement à accélérer la cadence. Entrée dans le jardin du stade parc, pour la première fois on me double, un jeune arborant un maillot du RC Lens, c'est pas possible,
c'est lui qui m'avait dépassé sur la ligne d'arrivée il y a 1 an et demi au 10 kilomètres de Ruitz. Je prends la décision, d'en faire mon lièvre, mais que nenni, il accélère encore. Il a su gérer sa course et en a sous la pédale pour finir en trombe.
Virage à 90°, sans ralentir, dérapage (pas) contrôlé, ça y est j'entre dans le stade parc et sa piste d'athlétisme, je frappe le tartan. Pourtant je ne parviens pas à reprendre ne serait-ce qu'un mètre à mon “ami” Lensois. La finish line est à 100m, dernière ligne droite, un second concurrent venu de je ne sais où (si de derrière) me double à la vitesse d'un sprinter jamaïcain (il est blanc celui-là). 50m, Robin (il se reconnaîtra) est déjà arrivé, il m'interpelle “allez Jérémy”, je sprinte, je passe la ligne façon TGV (pas en grève) mais le souffle court. Le chrono annonce 45 minutes 35 secondes.
Etrange, je suis exactement à 4 minutes 30 de moyenne au kilo. Je regarde la distance, j'ai fait 10km et 100m. Mes changements de trajectoires et pitreries m'ont coûté 100m et les 30 secondes de retard qui vont avec. J'en tire une leçon pour la prochaine fois. Mon classement 100è sur 371, pas si mal vu la délégation de coureurs de Artois Athlétisme et des clubs voisins. Foulées du Bruaysis 2019, promis, j'attends la date.
Je termine ce compte rendu de course en remerciant les nombreux bénévoles pour leurs sourires, leur professionnalisme. Sans eux pas de course.
Auteur : Jeremy