10 km de Ruitz 2018 mon récit de course
Je le disais, pas moyen pour moi de rater ce rendez-vous des
10 Kilomètres de Ruitz, d'autant plus que je réside dans le village voisin, niché à 2 pas du célèbre Parc d'Olhain où je passe énormément de temps, baskets aux pieds.
Tradition oblige ! Après un dîner léger la veille (hamburger - frites) et une bonne nuit de sommeil, me voilà debout à 3 petites heures du départ de la course qui est donné à 10h30 pétante (ou presque). P'tite douche pour décoller les yeux, p'tit déj ingurgité devant l'écran et les réseaux sociaux pour prendre la température de la planète running locale.
Place ensuite à la
tenue running pour la course à pied. Prévoyant que je suis (oui ça m'arrive), mes affaires sont prêtes depuis quelques jours. J'ai misé sur le strict nécessaire, le combo classique “tee-shirt, short et chaussettes”. En ce qui concerne le t-shirt, j'ai décidé d'arborer celui de mon groupe de course, le Running'Group car plusieurs membres sont alignés sur l'épreuve.
La météo est on ne peut plus clémente en ce 21 octobre, j'emmène juste une
petite veste coupe-vent pour patienter jusqu'au départ.
Arrivé sur place en compagnie d'Eric un ami, les courses enfants sont déjà terminées et les quelques 140 participants du 5km sont prêt à s'élancer. Sur le chemin je rencontre de nombreuses connaissances, ça fait plaisir de voir des têtes que l'on connaît. Je parviens tout de même à récupérer mon dossard, cette année j'ai le 269 (et le tee-shirt offert par l'organisation). Je remonte jusqu'à la ligne de départ ou je me débarrasse de ma veste (merci mon épouse). A moins de 15 minutes du coup de sifflet, je m'attelle à l'échauffement.
J'en profite pour me remettre en tête ma stratégie de course. J'espère bien mettre à profit le plan d'entraînement que j'ai suivi avec l'appli Fréquence Running et établir un nouveau RP sur cette course. D'ailleurs avant le départ, j'ai 2 objectifs en tête. Le premier raisonnable franchir la ligne en 46 minutes, le second plus ambitieux, passer sous les 45 minutes. Pour y parvenir, je sais exactement quelle allure suivre, kilomètre par kilomètre. Le tout est de savoir si je vais m'y tenir. Pour info j'ai travaillé avec l'
application plan d'entraînement personnalisé Fréquence Running pour atteindre le temps de 44 minutes et 43 secondes.
Objectif en course à pied qui peut sembler peut prétentieux pour certains, mais qui pour moi reflète mon expérience dans ce sport d'endurance commencé sur le tard.
10h27, je rejoins le sas de départ, les ténors locaux sont en première ligne. Ryckelynck, Fiévet and Co sont là pour prétendre au podium. N'ayant (et jamais et je n'aurai) leur envergure, je décide de me placer quelques mètres plus en retrait où je retrouve 2 féminines qui ont pour coutume de rafler les places d'honneur dans les courses de la région. Aurélie une copine et Sandrine que l'on ne présente plus. J'ai à peu près leur niveau, je pense donc être à ma place.
Le décompte est lancé, Monsieur le Maire donne du sifflet, 314 paires de baskets s'élancent dans la rue du Bois. Ça pousse derrière, ça joue des coudes sur les côtés, je fais attention à ne pas chuter. Effectivement, c'est parti très vite devant, cependant pas mal de runners se sont placés aux avant-postes et courent à une vitesse qui ne correspond pas à la mienne, je dois alors zigzaguer, prendre le trottoir pour trouver ma place et mon allure, celle que je me suis fixée. Pas question de me laisser prendre dans un départ trop rapide, pour le payer quelques km plus tard.
Départ des 10km de Ruitz 2018
Pour cette édition, j'ai décidé de me fier à ma
montre running pour tenir le cap. Plusieurs participants me doublent lors du premier kilomètre en dénivelé négatif, pas question d'accélérer. Passage devant un jeune homme de 14 ans expert en steel drum qui met l'ambiance, passage devant l'école, l'ancienne pharmacie, puis le cimetière communal,
RIP BIP, près de l'église le 1er km est bouclé en 4'06”, j'avais prévu 4'10”.
Pour la seconde “borne” le parcours s'aplanit, passant par le centre du village et son giratoire fleuri, nous quittons la commune pour rejoindre la ZI de Ruitz. Le pont de Ruitz derrière moi, je reste focus son mon allure de course, je ne prête aucune attention aux coureurs que je double ou qui me toisent. Selon ma prépa, je dois courir entre 4'23 et 4'30 au kilo pour toucher du doigt mon objectif. Le terrain étant encore favorable, je termine le second 1000m en 4'20/km. Juste en dessous de l'allure cible, mais je connais le parcours et il est loin d'être plat. Il est fait de changements de rythmes, de côtes et de descentes sur 2 boucles de 5km.
Ainsi, je continue à mener ma barque avec un 3ème kilomètre en 4'22 et un retour dans le coeur de la commune où les habitants se sont installés au soleil devant leurs maisons pour nous encourager. Bonne ambiance, avant d'attaquer les 2 derniers km de la boucle première du nom, ceux qui piquent ! Effectivement, le dénivelé, les virages mettent à mal la foulée des coureurs, j'en dépasse 2 ou 3 sans presser le pas. Depuis quelques hectomètres, je ne peux plus les louper, j'ai deux concurrents dans mes basques. L'un du club de Servin, l'autre du club de running de la Française de Mécanique (usine Renault). Il semblerait que nous soyons de niveau semblable et que nous ayons les mêmes prétentions chronométriques.
Alors que le BIP de ma Garmin se fait entendre au kilomètre 4 en 4'27, j'entends des “allez parrain”, c'est mon filleul, sa tite soeur et ma maman, venus sur le parcours pour m'haranguer. Smile aux lèvres, je m'apprête à affronter THE Renardière. Son sentier rocailleux, mais sec aujourd'hui, sa nature bucolique malgré le dénivelé qu'elle inflige. Pas question de garder la même vitesse, je réduis la foulée, j'essaie
de gérer la côte à une allure que je sais maintenir sans trop y laisser de force. Au petit bonheur, aucun concurrent ne me double, juste des souffles haletants dans ma nuque. Grosse surprise, mon fils et mon épouse sont présents au milieu de la Renardière, ça donne du baume au coeur, tout comme le groupe de percussions Africaines venus animer cette 28ème édition. Les nombreux spectateurs donnent de la voix, j'entends mon prénom alors que j'arrive en haut de la montée, ce sont des copains du Running'Group venus en nombre. Virage à 90°, BIP 4'58”, les 5km sont couverts en 22'11s, je reprends mon souffle sur le plat, puis j'essaie de relancer. Pas facile, mais 100 mètres plus loin j'y parviens.
Go, 50% de fait, je garde le sourire, je suis là certes pour me dépasser, mais également pour prendre du plaisir Run For Fun ma devise en course à pied. Ce 6ème kilomètre en D- passe par l'arche d'arrivée, au passage de celle-ci je remarque 23'30, reste 4,6km. Toujours autant de monde sur le bord des routes, ce n'est pas partout que l'on retrouve un élan populaire comme ici. Pour cette seconde boucle, j'essaie de faire un copier-coller de la première, je mets un terme au 6ème km en 4'09. Je suis toujours accompagné de mes 2 acolytes, jusqu'à quand ?
4 bornes à couvrir, je fais un rapide calcul de tête pour savoir comment gérer la fin de course. Les jambes sont là, un peu soif, mais je ne prends le temps de m'hydrater aux différents ravitos proposés. Je sens que c'est plus difficile, mais je suis loin d'être dans le dur. Ma gestion de course semble donner des résultats, au milieu de la zone industrielle qui vient d'être réaménagée avec de nouveaux trottoirs, je termine le km 7 en 4'27. C'est certain, je ne ferais pas une
course en negative split (faire la seconde partie de course plus vite que la première), mais j'ai de la marge pour passer sous les 45 minutes, sauf craquage complet dans la Renardière.
Retour dans le village, 8ème borne avalée en 4'25, mes comités de soutien familiaux sont toujours là, je tiens le bon morceau, d'ailleurs je dépasse l'un de mes 2 concurrents, celui de la Française de Mécanique, que je ne reverrai plus. Avant dernier BIP, kilomètre 9, 4'38”, oui celui-là j'ai géré avec mon avance, pour garder le cap dans les derniers hectomètres.
Virage à 90° à droite, entrée en solo dans la Renardière, c'est maintenant que tout se joue, ça passe ou ça casse. Surprise, plus personne dans la première partie de la côte. Les spectateurs ont sans doute rejoint le haut de la côte ou la ligne d'arrivée pour attendre leurs protégés.
Je ne regarde plus du tout le chrono, je lève les genoux, foulée courte, mais dynamique, j'accentue le balancier des bras pour garder un bon rythme. La lumière ! Je parviens au sommet, là il y a du monde, mes amis, ma chère et tendre que j'entends. Go, go, go, plus que 400m, j'entends : “allez on accélère”. Il est rigolo Greg au micro, plus facile à dire qu'à faire. Regard par dessus l'épaule pour la 1ère fois de la course pour savoir de quoi il retourne. 2 concurrents, pas question de me faire dépasser alors que ça fait des kilomètres que ce n'est pas arrivé. Devant 2 coureurs, le premier à 50m de noir vétu, à moins de 100m c'est Aurélie qui depuis le début maintient cette avance sur moi. J'allonge la foulée, second regard dans le rétro, j'ai lâché les poursuivants, mon prénom se fait entendre, j'aperçois le chrono au moment de franchir la finish line 44'44'' et 4 centièmes, je lève le poing en guise de satisfaction. Objectif ambitieux atteint à la seconde près, ce qui
signifie RP Record Personnel sur 10km. Direction le ravito, bien fourni comme d'habitude où je retrouve les copains (ines) pour de mutuelles félicitations.
Encore une fois j'ai pris énormément de plaisir à faire cette course. Je serai, je pense au rendez-vous pour les 10km de Ruitz 2019, 29ème édition et pour lequel je ferai sans doute un nouveau résumé de course sur le 5 ou le 10km.
Auteur : Jeremy