Récit Course de l'Espoir 2018 : courir pour une bonne cause
J-7, j'étais sur le
Trail à Part de Haillicourt pour un 20km autour des terrils, avec pour compagnons, la boue et
un vent de face. Il n'était alors pas encore prévu que j'aille du côté de Fresnicourt. J-4, plusieurs amis de mon groupe de course me demandent si j'ai l'intention de participer à la Course de l'Espoir de Fresnicourt. Comme je n'avais rien de prévu et qu'il n'en faut pas beaucoup plus pour me convaincre d'enfiler des baskets de bonne heure un dimanche matin, l'idée a vite fait le chemin dans ma tête.
Jour J, 7h30, le “t'es vraiment pas bien de te lever à cette heure là un dimanche” de ma femme fait écho au radio-réveil. Sur mes 2 jambes, j'entrouvre la porte pour jeter un furtif coup d'oeil dehors afin de savoir de quoi il retourne côté météo. La seconde qui suit, la porte est refermée. Ciel bleu, mais froid de canard, la pelouse est toute blanche, synonyme de gel.
Petit déjeuner avalé, toilette effectuée, vient le moment de choisir ma tenue running du jour. Ayant pris ma décision sur le tard, pour une fois je n'ai rien préparé. Le départ et pour 10 heures, je me dis que la température extérieure va augmenter, je risque le combo tee-shirt manche longue + tee-shirt en espérant ne pas avoir trop froid.
9h, je suis prêt, j'embarque Eric, un ami. 9h15, on arrive sur place, il y a déjà un petit monde, cependant, je parviens à garer ma voiture juste devant la ligne de départ, pratique pour la logistique d'avant course.
Les inscriptions et retraits de dossards se font dans la salle des fêtes du village. Nous sommes accueillis par de nombreux bénévoles qui nous saluent le sourire aux lèvres. Ici, bonne ambiance et convivialité font plaisir à voir. On est dans une “petite” course locale, mais on sent que tout est réglé au millimètre. Dossard et tee-shirt offert par l'organisation en poche, je retrouve de nombreuses connaissances, des habitués des pelotons avec qui j'ai l'habitude de partager ma passion pour la course à pied.
9h50, avec Eric on se dit qu'il est peut-être temps d'aller tâter la température extérieure. On se déleste de notre veste et on se dirige dans le sas de départ, je suis content d'avoir
un Buff sur les oreilles et la paire de gants n'est pas de trop. 9h57 les membres du Servins Athlétic club venus en nombre sont appelés pour une photo d'avant course. Ils ont belle et fière allure avec leurs célèbres tenue black and white.
A quelques secondes du PAN, un drone se positionne au dessus du SAS pour filmer le départ, ça y est d'un élan le peloton s'élance, les bras en l'air pour saluer l'engin.
Comme toujours, devant c'est parti à vitesse grand V avec sans doute les participants du 6,5kms et les prétendants au podium sur le 13. Je me suis positionné au milieu du peloton, je dois slalomer dans une forêt de jambes pour trouver mon allure. Aujourd'hui, pas de chrono en tête, seul objectif, prendre du plaisir, j'y vais à la sensation.
Pas question d'aller trop vite, je prends le temps de m'échauffer durant les premiers hectomètres. C'est également ce que font quelques copains (ines) avec qui je discute pour me mettre en jambe. Rapidement le parcours amorce une longue descente avec une jolie vue sur la nature environnante. C'est alors que je suis rejoins par Rudy qui règle sa foulée sur la mienne. Bonne ambiance dans le peloton qui s'est rapidement étiré, je suis dans mon rythme, sans forcer. Le dénivelé négatif aidant, je termine les 2 premiers kilomètres en 4,27 et 4,08 au kilo. Virage à droite, je vois le golf d'Olhain, 2,5km à la
montre running, je suis maintenant dans le vif du sujet, c'est parti pour 2,2km de côte. Boucle oblige, ce que l'on descend, faut bien le remonter. Rudy de plus d'une décennie mon cadet, conserve la même foulée, je lui annonce qu'il peut partir en avant. Perso, je raccourcis la foulée, je ralentis, l'objectif est d'arriver là haut sans y laisser mes poumons. A ce moment là, je prie pour que le gros burger frites et les quelques verres de Beaujolais de la veille ne me crucifient pas en pleine montée.
Je passe devant le golf, tout va bien, je continue l'ascension, la première partie passe (presque) toute seule. Personne ne me double, je parviens à me hisser à côté d'un runners vêtu d'un tee-shirt jaune floqué d'un prénom dont je tairais le nom. Et pour cause, il ne cesse de m'interpeller, m'invitant à m'arrêter pour récupérer, il ne cesse de crier. 4 kilomètres à la Garmin, le souffle commence à manquer dans la montée. J'intensifie le balancier des bras pour garder la cadence, au sol un marquage “bon courage” et là pour nous signaler que nous n'en avons pas terminé de la difficulté. J'aperçois un ravito, un photographe immortalise le passage des runners. D'habitude je ne m'arrête jamais au ravito sur de telles distances, mais là j'en profite pour reprendre ma respiration. 4,7km, virage à angle droit, ça y est je suis là haut et ça fait du bien, je retrouve une foulée plus académique, mais toujours accompagné par le monsieur en jaune, il a décidé de me suivre. 5km, nous voilà sur du plat, j'arrive à hauteur d'un groupe composé de coureurs du Servins AC dont un coach et une jeune féminine qui joue la première place dans
sa catégorie course à pied.
La traversée du village est agréable, il fait toujours frisquet, mais beau et sec. Longue ligne droite, passage sur la ligne, ça s'arrête pour les coureurs devant moi, perso il me reste un tour, je ne m'inquiète pas, j'arrive sur la partie “easy” du parcours. Je reprends le rythme du premier tour, je n'accélère pas, peut être devrai-je pour lâcher Monsieur Jaune, qui pour je ne sais quelle raison, se livre à des changements de rythmes incessants. Limite on dirait
qu'il est en pleine séance de fractionné, entrecoupée de juron et de râleries. Kilomètre 7 : 4,43, km 8 : 4,08 au kilo, 9ème en 4,39/km. Je suis plus lent sur la portion dite rapide par rapport au tour 1, mais c'est dans
l'intention de mieux gérer la grande côte. La voici d'ailleurs qui se profile dans mon champs de vision. J'aperçois un filet de quelques coureurs, je sais ne pouvoir les rattrapper, mais je suis satisfait, derrière moi il n'y a personne à moins de 200m, sauf M Jaune qui m'en informe “très très régulièrement” pfff argggh !
La montée se passe relativement bien, je dirais qu'elle passe même mieux que la première. Le souffle court, mais les jambes sont là, chaque foulée me rapproche du point le plus haut. J'aperçois le message d'encouragement au sol, ce qui me donne la volonté de ne pas m'arrêter à quelques dizaines de mètres du ravito. Je m'arrête pour boire un gobelet d'eau et je repars aussitôt. Je tourne à droite en direction de Fresnicourt, devant moi quelques coureurs qui sont dans ma ligne de mire depuis quelques temps déjà. Je décide de conserver ma foulée, ce qui me permet de revenir à leur hauteur. L'un d'eux, accélère pour revenir dans mes pas, cependant, il ne tient guère longtemps.
Reste moins de 2 kilomètres, maintenant c'est du plat, que du plaisir. J'en ai sous le pieds, je prends l'initiative de lâcher mon encombrant compagnon jaune, j'accélère, il râle, je souris. Personne ne me dépasse, personne devant. Des signaleurs et spectateurs sont là pour encourager, ça fait plaisir, je ne me prive pas de les remercier. 12ème kilomètre 4 minutes 30 secondes. 700m de l'arrivée, j'entends des pas derrière moi, on m'interpelle, c'est Aurélie : “Attention, je suis à tes fesses”. Accompagné d'un autre runner, elle me dépasse. L'esprit de compétition revient, j'accélère dans les derniers hectomètres pour les redépasser. 13ème kilomètre en 4min03sec, je suis sur la finish line.
A l'arrivée, je retrouve Rudy, Benjamin, arrivés tous deux quelques minutes avant moi, c'est beau d'être jeune ! Je regarde ma montre, j'ai mis 1h01min30secondes (4,45/km de moyenne), pas si mal pour un Master 1 de 42 ans qui s'est
mis à courir à la quarantaine.
J'attends quelques minutes les copains encore en course pour me diriger à l'intérieur de la salle des fêtes. Belle ambiance, convivialité, je récupère la traditionnelle soupe à l'oignon offerte aux finishers (une tuerie, continuez comme ça). J'apprendrai par la suite que je termine 27 sur 116, pas si mal pour une course abordée sans prétention de chrono.
Bilan, une belle course solidaire sur bitume en pleine nature, une belle organisation sans accro. Des bénévoles au taquet, de belles rencontres, bref, je reviendrai très certainement l'an prochain pour les 20 ans de la Course de l'Espoir.
Auteur : Jeremy